Le courrier des lecteurs

 

Une de nos membres nous a adressé une lettre au sujet des décisions prises quant à la fermeture des restaurants. Nous partageons son interrogation:

Cher Monsieur,

Suite à notre intéressante conversation téléphonique, je vous confirme notre interrogation concernant la fermeture des restaurants. Ces derniers ont pratiquement tous investi afin de respecter les exigences sanitaires (COVID). Fermeture à 22H accompagnée de contrôles de police dés 22h05.

Nous n’avons constaté aucun attroupement devant ces derniers, toutes les personnes étaient masquées.

Comment est-il possible que l’on inclue les bars et les restaurants dans la même catégorie, cela nous semble une aberration.

Nous avons constaté à la fermeture des bars des attroupements de plusieurs dizaines de personnes sans masques sans respect des distances, pas de contrôle de police.

On parle de deux mondes totalement distincts. (Merci Mr. GASTRO SUISSE). Il serait acceptable et judicieux de faire encore plus de contrôles (si nécessaire réservations, plexis, distances et autres mesures CORONA) dans les restaurants mais ne pas les fermer.

Françoise

 

Pas de dédommagement et une réponse particulièrement « expéditive » de la part de l’ACCM interpellée par une de nos membres:

Madame, Monsieur,

Le 9 novembre dernier, vous nous écriviez: « la saison de ski de fond va bientôt démarrer…Youpie! », et vous attiriez notre attention « sur l’importance d’acheter la vignette à Crans- Montana ». Nous avons suivi vos conseils et acquis deux vignettes « Suisse » à 140.-CHF chacune, comme nous l’avions déjà fait lors des années précédentes. Or, quelle n’a pas été notre surprise de constater que le domaine de ski de fond n’a pas été ouvert une seule fois pendant les fêtes, et que c’est toujours le cas à ce jour. L’enneigement est certes faible, mais une boucle restreinte aurait été possible. Il est d’ailleurs frappant de constater que le ski de piste et la luge sont parfaitement praticables sur le golf, même en dehors des zones enneigées artificiellement. Il semble ainsi que la fermeture des pistes de ski de fond relève plus d’un choix délibéré que d’une obligation.

Nous sollicitons dès lors des explications et souhaitons savoir ce qui a été envisagé pour dédommager les clients qui, comme nous, ont été punis d’avoir voulu marquer leur fidélité à la station, conformément à votre incitation du 9 novembre dernier.

Isabelle

 

Réponse de l’ACCM:

Malheureusement cette année nous n’avons pas assez de neige car pour pouvoir tracer les pistes sur les golfs il faut que nous ayons au minimum 80 cm de neige afin de ne pas détruire le parcours de golf. La piste de luge se situe dans la zone driving (golf été) donc pas de risque.Par contre vous avez acheté la vignette suisse donc vous pouvez aller skier dans toute la Suisse, le Val d’Anniviers, la Vallée de Conche où, il est tombé plus de neige que chez nous. Désolée de ces désagréments mais nous sommes tributaires des conditions météo.

 

Ci-dessous la copie d’un e-mail adressé au Président et au directeur de Crans-Montana Tourisme et Congrès par un de nos membres concernant la stratégie de Crans-Montana :

Je te transmets quelques réflexions:

Environnement

La discussion porte sur une stratégie 2030. Personnes n’a la boule de cristal mais il est déjà évident que le monde ne sera plus le même, et cela beaucoup plus rapidement qu’en 2030. Donc, il vaut la peine de se demander quels seront les facteurs « macro » qui auront une incidence sur la station. Quelle sera la place de la Suisse dans le monde et en Europe ? Sur quels piliers notre économie reposera-t-elle (est-ce que les montres, le chocolat, les machines-outils, la pharmacie) seront encore chez nous ? Que sera le tourisme mondial et le tourisme suisse ? Qui sera au pouvoir politique (les verts en majorité, avec quel agenda ?), quel sera le tissus social avec le problème non résolu des retraites, un chômage annoncé… Ces questions ne sortent pas du cadre d’une étude touristique, elles en sont à la base. À tout cela, il faut ajouter une couche technologique. Dans les paragraphes suivants, je m’attarde sur quelques facteurs ayant déjà maintenant un impact.

Écologie

CM se vante de la qualité de son air. Il faut vendre la station comme une ville écologique à la montagne. Donc, il faut remplacer les bus diesel par des navettes à hydrogène (oui, il existe déjà des camions à hydrogène en Suisse). Quel slogan nous aurions : « La ville à la montagne qui fonctionne à l’hydrogène !». Et quel plus pour la station si CMA décide de publier que toutes les remontées marchent au courant vert ! Les parkings pourraient être réservés en priorité aux voitures électriques et hybrides. Si tu suis un peu la vie économique, tu auras lu que Larry Fink a décidé que l’écologie serait un critère pour les investissements de Blackrock, le plus grand investisseur mondial. Cela implique naturellement que les chauffages à distance soient également écologiques.

La crise actuelle

Certains pensent que le vaccin contre le covid-19 nous permettra de revenir à notre train-train quotidien mais les hommes d’affaires que je fréquente se préparent pour un autre monde.
Le comportement des gens est en train de changer à la vitesse lumière, aussi bien dans les entreprises que dans les écoles et dans la vie de tous les jours. Je ne parle pas seulement des ventes online mais de l’avenir de la voiture individuelle qui sera de plus en plus remplacée par des Uber ou autres. On va vers une « sharing economy », aussi pour les appartements de vacances. On remarque aussi que, pour les jeunes, la carrière n’a plus de priorité (comme de mon temps) : ils veulent créer, ils cherchent des défis, ils veulent améliorer le monde. On va vers une « sharing economy », aussi pour les appartements de vacances. On remarque aussi que, pour les jeunes, la carrière n’a plus de priorité (comme de mon temps) : ils veulent créer, ils cherchent des défis, ils veulent améliorer le monde. On peut être cynique et dire que nous avons tous passé par l’âge des illusions mais, aujourd’hui, ce mouvement est beaucoup plus sérieux et profond. Je le constate au Brésil où nous transformons une grosse société d’assurances par les jeunes. C’est impressionnant de motivation, avec le client au centre de tous les projets et la technologie comme un puissant moyen pour répondre aux besoins.

Technologie

Il y a quelques années, Christian Nivoix avait fait une proposition concrète de ville connectée. Sa vision comprenait une coopération avec Google ou tout autre géant, comme Microsoft ou Siemens, etc. Cela donnerait une raison aux jeunes de venir et travailler à la montagne. Les moins jeunes, comme moi,
en profiteraient également. La 5G accélérera ce processus.

Positionnement

Est-ce vraiment nécessaire d’avoir un positionnement ? Verbier le fait avec la musique en été et le ski en hiver, avec le résultat d’une station vide 9 mois sur 12. Puisque CM est une ville à la montagne, le positionnement est d’offrir tous les avantages de la ville, en minimisant les défauts. Il ne faut pas viser une clientèle mais accepter le fait qu’il y a une palette énorme de clients différents. Rappelons-nous que Nestlé et Swatch n’ont pas de positionnement général (à part le sceau de qualité) mais des positionnements partiels pour chaque marque (et par là pour chaque genre de clients : goûts et prix). Donc, à CM nous devons imiter ces grandes sociétés et offrir les avantages d’une ville à la montagne, avec quelques points forts, comme le golf, le ski, le VTT la culture, les randonnées, etc. L’essentiel est que tous les produits offerts soient de haute qualité ! Notre force, notre « positionnement » est donc la qualité dans la diversité.

Qualité

La qualité se mesure par la réaction des clients. Aujourd’hui, il est facile de le faire avec une app sur le portable. Mais, il faut d’abord créer cette culture de qualité, en commençant par les commerçants, les hôtels et restaurants. Je verrais une « école » (des séminaires) pour les employés (et les patrons) sur le thème du marketing et de la vente (facteurs humains et technologiques) auprès des clients avant, pendant et après la visite. Les commerçants participants se verraient récompensés par une mention spéciale sur le site de CMTC et un label à leur porte. Pour ce faire, il ne s’agit pas seulement de mesurer la satisfaction des clients (le NPS pour être à la mode) mais avant tout de définir les critères de performance, les KPIs (Key Performance Indicators). Sans KPIs, pas de NPS (D’ailleurs, il n’est pas nécessaire que les consultants veuillent nous prouver qu’ils se frottent au jargon international des grandes boîtes, cela passe mal auprès des gens normaux !).

Pierre, membre de l’Apach